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Zebda – Le Bruit et L’odeur – 1995

    Paroles

    Si j’suis tombé par terre
    C’est pas la faute à Voltaire
    Le nez dans le ruisseau
    Y avait pas Dolto
    Si y’a pas plus d’anges
    Dans le ciel et sur la terre
    Pourquoi faut-il qu’on crève dans le ghetto?

    Plutôt que d’être issu d’un peuple qui a trop souffert
    J’aime mieux élaborer une thèse
    Qui est de pas laisser à ces messieurs
    Qui légifèrent, le soin de me balancer
    Des ancêtres

    On a beau être né
    Rive gauche de la Garonne
    Converser avec l’accent des cigales
    Ils sont pas des kilos dans la cité gasconne
    A faire qu’elle ne soit pas qu’une escale

    On peut mourir au front
    Et faire toutes les guerres
    Et beau défendre un si joli drapeau
    Il en faut toujours plus
    Pourtant y a un hommage à faire
    A ceux tombés à Montécassino

    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit du marteau-piqueur [x4]

    La peur est assassine
    Alors c’est vrai je pénalise
    Ceux qui flinguent les mômes
    Qu’ont pas la pelouse en bas
    Je suis un rêveur
    Et pourtant ami j’analyse
    Je suis un érudit et je vous dis:
    Je suis serbo-croate et musulman
    Voilà le hic
    Un prêtre polonais républicain
    Et laïque
    Et si certains regrettent
    De pas être noir de peau
    Je n’ai qu’une réponse les gars
    Vous avez du pot

    L’égalité mes frères
    N’existe que dans les rêves
    Mais je n’abdique pas pour autant
    Si la peur est un bras qui nous soulève
    Elle nous décime
    J’en ai peur pour la nuit des temps

    Elle aime Noah
    Mais faut qu’y gagne les tournoi
    Elle aime Boli mais a jamais rien aboli [x2]

    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit du marteau-piqueur [x4]

    Qui a construit cette route?
    Qui a bâti cette ville?
    Et qui l’habite pas?
    A ceux qui se plaignent du bruit
    A ceux qui condamnent l’odeur
    Je me présente

    Je m’appelle Larbi, Mamadou Juan et faites place
    Guido, Henri, Chino Ali je ne suis pas de glace
    Une voix m’a dit « Marathon » cherche la lumière
    Du gouffre j’ai puisé un combat « la bonne affaire »

    J’en ai bavé de la peur que j’ai lu dans les yeux
    De ceux qui ont trois fois rien et qui le croyaient précieux
    Quand j’ai compris la loi, j’ai compris ma défaite
    Intégrez-vous disait-elle, c’était chose faite

    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit du marteau-piqueur [x4]

    Le bruit du marteau-piqueur dans tes oreilles
    Tu finis ta vie, elles bourdonnent les abeilles. [x2]

    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit du marteau-piqueur [x4]

    Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui ensemble gagnent environ 15 000 FF et qui voit sur le palier à côté de son HLM entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosse et qui gagne 50 000FF de prestation sociale sans naturellement travailler.

    Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela.

    Nous n’avons plus les moyens d’honorer le regroupement familial et il faut enfin ouvrir le débat qui s’impose dans notre pays qui est un vrai débat moral pour savoir si il est naturel que les étrangers puissent bénéficier au même titre que les Français d’une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu’ils ne payent pas d’împots.

    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur
    Le bruit et l’odeur