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Suprême NTM – Laisse pas traîner ton fils – 1998

    Paroles

    À l’aube de l’an 2000 pour les jeunes c’est plus le même deal
    Pour celui qui traîne, comme pour celui qui file
    Tout droit, de tout façon y a plus de boulot
    La boucle est bouclée, le système a la tête sous l’eau

    Et les jeunes sont saoulés, salis sous le silence
    Seule issue la rue même quand elle est en sens
    C’est pas un souci pour ceux qui s’y sont préparés, si ça se peut
    Certains d’entre eux même s’en sortiront mieux

    Mais pour les autres, c’est clair, ça s’ra pas facile
    Faut pas s’voiler la face, il suffit pas d’vendre des kils
    Faut tenir le terrain pour le lendemain
    S’assurer que les siens aillent bien, éviter les coups de surin

    Afin de garder son bien intact
    Son équipe compacte, soudée
    Écoute de scanner pour garder le contact ou
    Décider de bouger, éviter les zones rouges, et

    Surtout jamais prendre de congé
    C’est ça que tu veux pour ton fils?
    C’est comme ça que tu veux qu’il grandisse?
    J’ai pas de conseil à donner, mais si tu veux pas qu’il glisse
    Regarde-le, quand il parle, écoute-le!
    Le laisse pas chercher ailleurs l’amour qu’il devrait y avoir dans tes yeux

    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu ne veux pas qu’il glisse
    Qu’il te ramène du vice
    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu veux pas qu’il glisse

    Putain, c’est en me disant « j’ai jamais demandé à t’avoir! »
    C’est avec ces formules, trop saoulées, enfin faut croire
    Que mon père a contribué à me lier avec la rue
    J’ai eu l’illusion de trouver mieux, j’ai vu

    Ce qu’un gamin de quatorze ans, avec le décalage de l’âge
    Peut entrevoir, c’était comme un mirage
    Plus d’interdit, juste avoir les dents assez longues
    Pour croquer la vie, profiter de tout ce qui tombe
    La rue a su me prendre car elle me faisait confiance

    Chose qui avec mon père était comme de la nuisance
    Aucun d’entre nous n’a voulu recoller les morceaux
    Toute tentative nous montrait qu’on avait vraiment trop d’ego
    Mon père n’était pas chanteur, il aimait les sales rengaines
    Surtout celles qui vous tapent comme un grand coup de surin en pleine poitrine

    Croyant la jouer fine, il ne voulait pas, ne cherchait même pas
    À ranger ce putain d’orgueil qui tranchait les liens familiaux
    Chaque jour un peu plus
    J’avais pas l’impression d’être plus coté qu’une caisse à l’argus
    Donc j’ai dû renoncer, trouver mes propres complices
    Mes partenaires de glisse, désolé si je m’immisce

    Mais laisse pas traîner ton fils
    Si tu ne veux pas qu’il glisse
    Qu’il te ramène du vice
    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu veux pas qu’il glisse

    Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue?
    Quelles vertus croyais-tu qu’on y enseigne?
    Mais t’as pas vu comment ça pue dehors
    Mais comment ça sent la mort?
    Quand tu respires ça, mec, t’es comme mort-né

    Tu finis borné à force de tourner en rond
    Ton cerveau te fait défaut, puis fait des bonds
    Et c’est vraiment pas bon quand t’en perds le contrôle
    Quand pour les yeux des autres, tu joues de mieux en mieux ton rôle

    Ton rôle de caillera, juste pour ne pas
    Qu’on te dise, « Voilà tu fais plus partie de la mifa d’en bas »
    C’est dingue mais c’est comme ça
    Sache qu’ici-bas, plus qu’ailleurs, la survie est un combat
    À base de coups bas, de coups de tonba
    D’esquives, des « shta-pow! » de putains de stonba

    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu veux pas qu’il glisse
    Qu’il te ramène du vice
    Non laisse pas traîner ton fils

    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu ne veux pas qu’il glisse
    Qu’il te ramène du vice
    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu veux pas qu’il glisse

    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu ne veux pas qu’il glisse
    Qu’il te ramène du vice
    Laisse pas traîner ton fils
    Si tu veux pas qu’il glisse

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