Rondò Veneziano naît au printemps 1979, sur une idée conjointe de Freddy Naggiar (Baby Records) et du compositeur Gian Piero Reverberi. Ce dernier quitte ainsi la RCA italienne pour Baby Records, où il va collaborer avec Al Bano, Romina Power, Pupo et Ricchi e Poveri1.
Le projet initial visait à créer une formation instrumentale italienne, dans la lignée de ce qu’avaient pu proposer Angelo Branduardi ou Stephen Schlaks. Reverberi opta pour une solution aux frontières du baroque et de la pop.
La restauration du carnaval vénitien, à la fin des années 1970, contribua à faire du caractère à la fois festif et mondialement connu de Venise un thème essentiel d’inspiration. Pour matérialiser l’atmosphère baroque, les musiciens solistes se présentent en habits à la mode du xviiie siècle, avec perruques. Ces éléments avaient pour but de renforcer l’impact auprès du public et de rendre le groupe immédiatement reconnaissable.
Les quatre premiers morceaux (dont Rondò Veneziano, San Marco et Andante Veneziano) furent enregistrés sous la direction de Reverberi au Varirecording Studios (Milan), avec un orchestre symphonique de Gènes, ainsi qu’un batteur et un bassiste de ses connaissances. Ces premiers morceaux plurent à la Baby Records, et cinq autres compositions vinrent s’y ajouter pour constituer un premier album : Rondò Veneziano.
Si l’album était prêt dès l’hiver 1979, il ne fut publié que l’année suivante, pour préparer une stratégie commerciale plus efficace. Le 22 février 1980, le morceau Rondò Veneziano fut choisi par Silvio Berlusconi, sur le conseil de Freddy Naggiar, pour ouvrir et clore les programmes de la récente Canale 5, attisant ainsi la curiosité des téléspectateurs pendant près d’un an, puisque le morceau était diffusé six fois par jour, et que ni son nom, ni sa provenance n’étaient mentionnés.