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Pierre Bachelet – Vingt ans – 1987

    Paroles

    En ce temps là je vivais
    Comme un oiseau sur la branche
    Devant les files de ciné
    Je faisais la manche
    C’était les copains d’abord
    Et les premiers transistors
    Sidney Bechet, Petite fleur
    Les bleus sur le cur
    En ce temps là les trottoirs
    C’était manif et guitare
    Même que c’est toujours comme ça

    En ce temps là j’avais vingt ans
    Sur la télé en noir et blanc
    On découvrait le rock and roll
    Elvis Presley et les idoles
    Fauteuils cassés dans tous les music halls
    En ce temps là c’était Paris
    C’était la guerre en Algérie
    Dans les bistrots d’la banlieue nord
    On était pas toujours d’accord

    Ira ou pas, d’accord ou pas d’accord

    En ce temps là de ta vie
    Tu rêvais d’avoir ton bac
    Et de monter à Paris
    T’inscrire à la fac
    Et puis y’avait le mois de mai
    Qui préparait ses pavés
    C’est là qu’on s’est rencontré
    Mouchoir sur le nez
    Le monde était à refaire

    Et dans ta chambre à Nanterre
    C’est justement c’qu’on a fait

    En ce temps là j’avais vingt ans
    Et toi t’en avais presqu’autant
    T’avais un parfum de verveine
    Et de grenades lacrymogènes
    Et puis surtout tu m’prenais pour Verlaine
    Alors soudain ça été nous
    Comme un tonnerre un coup d’grisou
    Y’avait plus qu’nous dans nos blousons
    Y’avait plus qu’nous dans nos chansons
    Dans les discours, carrefour de l’Odéon
    En ce temps là j’avais vingt ans
    J’avais vingt ans pour très longtemps

    L’amour chantait sa carmagnole
    En descendant rue des Ecoles
    Affiche d’une main, de l’autre le pot d’colle

    En ce temps là j’avais vingt ans
    J’avais vingt ans depuis longtemps
    Ferré passait à la radio
    C’était les vacances en deux chevaux
    Et toutes les filles se prenaient pour Bardot
    C’était la télé qui s’allume
    Pour le premier pas sur la lune
    En ce temps là c’était le rock
    Mais on changeait déjà d’époque
    Et les Beatles allaient se séparer
    En ce temps là j’avais vingt ans
    J’avais vingt ans éternellement
    L’amour chantait sa carmagnole
    En montant la rue des Ecoles
    T’avais ta main posée sur mon épaule