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Pierre Bachelet – Marionnettiste – 1985

    Paroles

    Le réveille-matin
    Et tout me revient
    Je l’aime, je l’aime
    J’ouvre la radio
    Torrent de mots
    J’aimerais qu’on le dise
    Il l’aime, il l’aime
    Je mets ma chemise
    Un coup de peigne
    Je bois mon café
    Deux sucres à peine
    Et mes pensées
    Sont toutes les mêmes
    C’est insensé
    Je l’aime, je l’aime

    Qu’est-ce qui m’arrive?
    Je descends ma rue
    Je prends l’avenue
    Toujours la même
    Feu rouge, première
    Les gens derrière
    Déjà le feu vert
    Avenue du Maine
    Comme un automate
    Je tourne à droite
    Déjà les problèmes
    La vie, les coups
    Suis-je un acrobate
    Ou suis-je fou?

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    J’ai des ficelles à mon destin
    Tu me fais faire un tour de piste
    Mais où je vais je n’en sais rien

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    Mon cœur de bois soudain s’arrête
    Que feras-tu de tes artistes
    Après la fête?

    Je revois la scène
    Exactement
    Avant-hier
    Elle est entrée
    Au restaurant
    Elle s’est assise
    Devant moi
    D’un coup j’ai compris
    Que dans ma vie
    J’avais dormi
    Depuis 30 ans
    Et foudroyé
    Par ce tonnerre
    Je suis tombé
    Dans sa lumière

    C’est comme une course
    Au corps à corps
    Elle n’a qu’un seul mot
    Encore, encore
    Elle n’a qu’un seul cri
    L’amour d’abord
    Elle n’a plus qu’un corps
    Et moi aussi
    Et par la fenêtre
    On voit Paris
    J’ai rêvé peut-être
    Où j’ai dormi
    Mais tout d’un coup
    Je vis, je vis

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    J’ai des ficelles à mon destin
    Tu me fais faire un tour de piste
    Mais où je vais je n’en sais rien

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    Mon cœur de bois soudain s’inquiète
    Que vas-tu faire de tes artistes
    Après la fête?

    Et dans l’ascenseur
    Cogne mon cœur
    Je sonne et je vois
    Un mot pour moi
    Qui dit « oublie-moi »
    Qui me supplie
    Va-t’en ça vaut mieux
    Pour tous les deux
    Chacun son chemin
    Même s’il est triste
    Chacun son chagrin
    Adieu l’artiste

    Et sur le trottoir
    J’m’en vais comme ça
    Mains dans les poches
    Je rentre chez moi
    Maréchal Foch
    Au bar-tabac
    Je prends un café
    Et ça me brûle
    On n’oublie jamais
    On accumule
    J’voudrais arrêter
    Toutes les pendules
    Une voix là-haut
    Me dit debout

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    J’ai des ficelles à mon destin
    Tu me fais faire des tours de piste
    Mais où je vais je n’en sais rien

    Mais dis-moi tout
    Marionnettiste
    Mon cœur de bois soudain s’inquiète
    Que fais-tu donc de tes artistes
    Après la fête?