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Michel Sardou – Musulmanes – 1986

    Paroles

    Le ciel est si bas sur les dunes
    Que l’on croirait toucher la lune
    Rien qu’en levant les bras.
    Comme un incendie sous la terre
    Les aurores ont brûlé les pierres,
    Blanchi les toits de Ghardaïa.

    Voilées pour ne pas être vues,
    Cernées d’un silence absolu,
    Vierges de pierre au corps de Diane,
    Les femmes ont pour leur lassitude
    Des jardins clos de solitude,
    Le long sanglot des musulmanes.

    C’est un cri,
    C’est un chant,
    C’est aussi le désert et le vent,
    Tout l’amour qu’elles ont dans le corps,
    La gloire des hommes le chant des morts,
    La joie de porter un enfant.

    C’est un cri,
    C’est un chant,
    C’est aussi la douleur et le sang,
    Toutes les fureurs qu’elles portent en elles,
    La peur des hommes, la peur du ciel,
    Et toutes les forêts du Liban.

    Elles sont debout sur champs de ruines,
    Sous le vent glacé des collines
    Que la nuit leur envoie.
    Pour elles, le temps s’est arrêté.
    C’est à jamais l’éternité,
    Le crépuscule de Sanaa.

    Voilées pour ne pas être vues,
    J’envie ceux qui les ont connues,
    Vierges de pierre au corps de Diane.
    Hurlant dans le silence énorme,
    A l’heure où leurs amants s’endorment,
    Le long sanglot des musulmanes.

    C’est un cri,
    C’est un chant,
    C’est aussi le désert et le vent,
    Tout l’amour qu’elles ont dans le corps,
    La gloire des hommes le chant des morts,
    La joie de porter un enfant,

    C’est un cri,
    C’est un chant,
    C’est aussi la douleur et le sang,
    Toutes les fureurs qu’elles portent en elles,
    La peur des hommes la peur du ciel,
    Et toutes les forêts du Liban.