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Jean-Patrick Capdevielle – Quand t’es dans le désert – 1979

    Paroles

    Moi je traîne dans le désert depuis plus de vingt-huit jours
    Et déjà quelques mirages me disent de faire demi-tour
    La fée des neiges me suit tapant sur son tambour
    Les fantômes du syndicat des marchands de certitudes
    Se sont glissés jusqu’à ma dune, reprochant mon attitude
    C’est pas très populaire le goût d’la solitude

    Quand t’es dans le désert
    Depuis trop longtemps
    Tu t’demandes à qui ça sert
    Toutes les règles un peu truquées
    Du jeu qu’on veut t’faire jouer
    Les yeux bandés

    Tous les rapaces du pouvoir menés par un gros clown sinistre
    Plongent vers moi sur la musique d’un piètre accordéoniste,
    J’crois pas qu’ils viennent me parler des joies d’la vie d’artiste
    D’l’autre côté, voilà Caïn toujours aussi lunatique
    Son œil est rempli de sable et sa bouche pleine de verdicts
    Il trône dans un cim’tière de vieilles pelles mécaniques

    Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquants d’armes
    On est cinquante millions d’poètes, c’est ça qui doit faire notre charme
    Sur une lune de Saturne mon perroquet sonne l’alarme
    C’est drôle mais tout l’monde s’en fout
    Vendredi tombant d’nulle part, y a Robinson solitaire
    Qui m’a dit: « J’trouve plus mon île, vous n’auriez pas vu la mer? »
    Va falloir que j’lui parle du thermonucléaire

    Hier un homme est v’nu vers moi d’une démarche un peu traînante
    Il m’a dit: « T’as t’nu combien d’jours? » J’ai répondu: « Bientôt trente. »
    Je m’souviens qu’il espérait tenir jusqu’à quarante
    Quand j’ai d’mandé son message, il m’a dit d’un air tranquille:
    « Les politiciens finiront tous un jour au fond d’un asile
    J’ai compris que j’pourrais bientôt regagner la ville »

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