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IAM – Petit Frère – 1998

    Paroles

    Petit frère n’a qu’un souhait devenir grand
    C’est pourquoi il s’obstine à jouer les sauvages dès l’âge de dix ans
    Devenir adulte avec les infos comme mentor
    C’est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d’accord
    À l’époque où grand frère était gamin
    On se tapait des délires sur blanche neige et les sept nains
    Maintenant les nains ont giclé Blanche neige et tapent, éclatent
    Des types claquent dans Mortal Kombat
    À treize ans il aime déjà l’argent
    Avide mais ses poches sont arides
    Alors on fait le caïd dans des boums
    Qui sont désormais des soirées, plus de sirop Teisseire
    Petit frère veut des bières, je ne crois pas que c’était volontaire
    L’adulte c’est certain indirectement a montré que faire le mal c’est bien
    Demain ses cahiers seront pleins de ratures
    Petit frère fume des spliffs et casse des voitures

    Petit frère a déserté les terrains de jeux
    Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
    Petit frère veut grandir trop vite
    Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère

    Petit frère rêve de bagnoles, de fringues et de thunes
    De réputation de dur, pour tout ça il volerait la lune
    Il collectionne les méfaits
    Sans se soucier du mal qu’il fait, tout en demandant du respect
    Peu lui importe de quoi demain sera fait
    De donner à certains des raisons de mépriser son cadet
    Dans sa tête le rayonnement du tube cathodique
    A étouffé les vibrations des Tams-Tams de l’Afrique
    Plus de cartable, il ne saurait pas quoi en faire
    Il ne joue plus aux billes, il veut jouer du revolver
    Petit frère a jeté ses soldats
    Pour devenir un guerrier et penser au butin qu’il va amasser

    Petit frère a déserté les terrains de jeux
    Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
    Petit frère veut grandir trop vite
    Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère

    Les journalistes font des modes, la violence à l’école existait déjà
    De mon temps, les rackets, les bastons, les dégâts
    Les coups de batte dans les pare-brise des tires des instituteurs
    Embrouilles à coups de cutter
    Mais en parler au journal tous les soirs ça devient banal
    Ça s’imprime dans la rétine comme situation normale
    Et si petit frère veut faire parler de lui
    Il réitère ce qu’il a vu avant huit heures et demie
    Merde, en ’80 c’était des états de faits
    Mais là ces journalistes ont faits des états
    Et je ne crois pas que petit frère soit pire qu’avant
    Juste surexposé à la pub, aux actes violents
    Pour les grands, le gosse est le meilleur citron
    La cible numéro 1, le terrain des produits de consommation
    Et pour être sûr qu’il s’en procure
    Petit frère s’assure, flingue à la ceinture

    On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes
    Petit frère le sait et garde ce fait en tête
    L’argent lui ouvrirait les portes sur un ciel azur aussi
    Facilement que ses tournevis ouvrent celle des voitures
    Le grand standing, c’est tout ce dont il a envie
    Ça passe mieux quand tu portes un Giorgio Armani
    Soucieux du regard des gens
    Malgré son jeune âge, petit frère fume pour paraître plus grand
    Il voudrait prendre l’autoroute de la fortune
    Et ne se rend pas compte qu’il pourrait y laisser des plumes
    Il vient à peine de sortir de son œuf
    Et déjà petit frère veut être plus gros que le bœuf

    Petit frère a déserté les terrains de jeux
    Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
    Petit frère veut grandir trop vite
    Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère