Paroles
Petit frère n’a qu’un souhait devenir grand
C’est pourquoi il s’obstine à jouer les sauvages dès l’âge de dix ans
Devenir adulte avec les infos comme mentor
C’est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d’accord
À l’époque où grand frère était gamin
On se tapait des délires sur blanche neige et les sept nains
Maintenant les nains ont giclé Blanche neige et tapent, éclatent
Des types claquent dans Mortal Kombat
À treize ans il aime déjà l’argent
Avide mais ses poches sont arides
Alors on fait le caïd dans des boums
Qui sont désormais des soirées, plus de sirop Teisseire
Petit frère veut des bières, je ne crois pas que c’était volontaire
L’adulte c’est certain indirectement a montré que faire le mal c’est bien
Demain ses cahiers seront pleins de ratures
Petit frère fume des spliffs et casse des voitures
Petit frère a déserté les terrains de jeux
Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
Petit frère veut grandir trop vite
Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère
Petit frère rêve de bagnoles, de fringues et de thunes
De réputation de dur, pour tout ça il volerait la lune
Il collectionne les méfaits
Sans se soucier du mal qu’il fait, tout en demandant du respect
Peu lui importe de quoi demain sera fait
De donner à certains des raisons de mépriser son cadet
Dans sa tête le rayonnement du tube cathodique
A étouffé les vibrations des Tams-Tams de l’Afrique
Plus de cartable, il ne saurait pas quoi en faire
Il ne joue plus aux billes, il veut jouer du revolver
Petit frère a jeté ses soldats
Pour devenir un guerrier et penser au butin qu’il va amasser
Petit frère a déserté les terrains de jeux
Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
Petit frère veut grandir trop vite
Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère
Les journalistes font des modes, la violence à l’école existait déjà
De mon temps, les rackets, les bastons, les dégâts
Les coups de batte dans les pare-brise des tires des instituteurs
Embrouilles à coups de cutter
Mais en parler au journal tous les soirs ça devient banal
Ça s’imprime dans la rétine comme situation normale
Et si petit frère veut faire parler de lui
Il réitère ce qu’il a vu avant huit heures et demie
Merde, en ’80 c’était des états de faits
Mais là ces journalistes ont faits des états
Et je ne crois pas que petit frère soit pire qu’avant
Juste surexposé à la pub, aux actes violents
Pour les grands, le gosse est le meilleur citron
La cible numéro 1, le terrain des produits de consommation
Et pour être sûr qu’il s’en procure
Petit frère s’assure, flingue à la ceinture
On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes
Petit frère le sait et garde ce fait en tête
L’argent lui ouvrirait les portes sur un ciel azur aussi
Facilement que ses tournevis ouvrent celle des voitures
Le grand standing, c’est tout ce dont il a envie
Ça passe mieux quand tu portes un Giorgio Armani
Soucieux du regard des gens
Malgré son jeune âge, petit frère fume pour paraître plus grand
Il voudrait prendre l’autoroute de la fortune
Et ne se rend pas compte qu’il pourrait y laisser des plumes
Il vient à peine de sortir de son œuf
Et déjà petit frère veut être plus gros que le bœuf
Petit frère a déserté les terrains de jeux
Il marche à peine et veut des bottes de sept lieues
Petit frère veut grandir trop vite
Mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère